• le 4 août 2024

JÉSUS : LE PAIN DE CHAQUE JOUR

Matthias HELMLINGER

Jean 6 versets 24 à 35

La foule immense qui avait été nourrie par Jésus de l’autre côté de la mer de Galilée, le retrouve à Kepharnahoum le lendemain. Jésus avait disparu quand cette foule avait voulu le faire roi. Quelqu’un qui peut nourrir avec 5 pains et 2 poissons, méritait de devenir roi. Qu’est-ce que le peuple demande à ceux qui le dirigent ? Du pain. A manger. Si Jésus peut nourrir plus de 10 000 personnes dans un endroit désert, il faut le faire roi tout de suite. Il n’y aura plus de de problème économique sur terre.

Jésus s’était échappé des mains de la foule qui voulait le faire roi. Il est allé prier sur la montagne. Seul, la plus grande partie de la nuit. Ses disciples étaient partis en barque, sans Jésus. Tout cela, la foule l’avait bien remarqué. Et voilà que Jésus se trouve avec ses disciples de l’autre côté de la mer, à Kepharnahoum, avec ses disciples. La foule lui demande comment il a fait. Jésus pourrait leur répondre qu’il a marché sur la mer. Ses disciples pourraient en témoigner. Mais il ne répond pas comme ça. Il leur dit : « mettez-vous à l’œuvre pour obtenir une nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera ». Pourquoi Jésus ne leur dit-il pas qu’il a marché sur la mer ? Cela pourrait vraiment convaincre la foule qu’il est Dieu, qu’il maîtrise la création, ou au moins qu’il est semblable à Moïse qui a fait traverser aux Hébreux la mer Rouge ! Jésus ne veut pas que nous voyions en Lui seulement Dieu, la puissance de Dieu qui peut créer, qui a créé la mer et la terre, les cieux et toutes leur armée. Jésus veut que nous voyions en Lui le Fils de l’homme, scellé par son Père, marqué du sceau de l’Esprit-Saint, pour nous donner le pain de la vie, la nourriture qui demeure et ne périt jamais. Jésus est Dieu, mais il est aussi du pain, un pain descendu du ciel qu’on peut manger. Une nourriture qui demeure, et pour laquelle il nous dit qu’il faut se mettre à l’œuvre pour l’acquérir. Nous devons acquérir la nourriture qui demeure éternellement, l’acquérir pour nous, bien sûr, et aussi pour la distribuer aux autres, comme l’ont fait les disciples.

Pour que nous puissions réellement manger le pain descendu du ciel, il est nécessaire que Jésus ne soit pas seulement Dieu, mais aussi humain que nous. C’est pourquoi Jésus n’a pas parlé à la foule du miracle par lequel il est venu à Kepharnahoum : en marchant sur la mer. Il ne suffit pas d’adorer Jésus comme Dieu, il faut aussi l’adorer en tant qu’être humain. 

Le pain que le Père donne au monde, c’est son Fils Jésus né d’Israël, d’une fille d’Israël, la vierge Marie. Vraiment humain. Israël dans les Psaumes parle souvent de ses ennemis comme de ceux qui cherchent à le dévorer. Sans Dieu, Israël aurait été dévoré depuis longtemps. Or, il existe toujours. Dévorer quelqu’un, c’est ainsi que s’exprime la Bible, quand on tue quelqu’un violemment. Jésus a été tué violemment, injustement. Il est humain. Mais il est aussi divin : il est le pain que le Père dans le ciel nous a donné. Croire en Jésus, c’est croire en un don venu du ciel, le Fils de Dieu notre Père et en même temps croire en un être humain juif, qu’on a pu dévorer, c’est-à-dire tuer, éliminer.

Le Psaume 78, quand il évoque la manne que les Hébreux ont mangé pendant 40 ans dans le désert, qualifie cette manne de « pain des Forts ». Le mot « fort » renvoie à Dieu. Dieu est appelé dans la Bible le « Fort de Jacob ». Jésus est le pain qui nous rend fort de la force même de Dieu. Un pain qui nous rend vivant de la vie même de Dieu notre Père. La vie éternelle. Il est à la fois Dieu et homme. La preuve qu’il est homme, c’est qu’on a pu le tuer, le dévorer. La preuve qu’il est Dieu, c’est que quiconque le mange reçoit la vie même de Dieu, une nourriture qui demeure en vie éternelle et que nous pouvons distribuer autour de nous.

Concernant la manne que les Hébreux ont mangée dans le désert pendant 40 ans, il faut noter une chose très importante : on ne pouvait pas la stocker. Elle n’était valable que le jour même. Sauf le vendredi : elle ne se gâtait pas jusqu’au samedi soir. Car c’était Shabath. Le repos de Dieu. Où on ne fait rien, on ne prépare pas la nourriture, on ne fait que consommer ce qu’on a préparé la veille. On se repose vraiment. Jésus a été tout un shabath dans la tombe. Il était vraiment mort. Et il est ressuscité. De la même manière nous ressusciterons aussi, car le pain descendu du ciel continue son œuvre en nous, même quand nous serons morts. C’est un pain qui demeure, dit Jésus, je vous le rappelle : « mettez-vous à l’œuvre pour acquérir une nourriture qui demeure en vie éternelle ».  

Mais tous les autres jours, la manne qui tombait du ciel, ne pouvait être conservée au-delà de 24h. Nous avons là un enseignement hyper important concernant notre vie avec Jésus. Tous les jours, nous avons besoin de Jésus pain qui donne la force de Dieu. 

Beaucoup de chrétiens peuvent témoigner comment Jésus les a aidés dans une épreuve à vues humaines insurmontable. Jésus leur a donné une force dont ils n’avaient même pas idée, avant de l’avoir expérimentée. Ils ont traversé victorieux l’épreuve qui aurait achevé d’autres personnes. Il y a un risque : c’est que nous nous reposions sur nos lauriers. Je ne suis pas sûr de pouvoir traverser les épreuves qui vont arriver dans ma vie. L’expérience montre qu’on n’a pas la force à l’avance. La force nous est donnée au jour le jour. Dieu donnera dans l’heure, au jour où une épreuve arrivera, la force nécessaire. Jésus est le pain de vie, le pain qui donne la force de Dieu pour chaque jour. C’est une promesse, c’est une sécurité. Elle est tout entière dans la croix, dans l’amour que Jésus nous a manifesté en allant vers la croix pour nous : il a été dévoré, on l’a tué, mais il est le pain de vie éternelle, il est la force que Dieu nous donne jour après jour. Amen.

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