• le 13 novembre 2022

CRUCIFIÉ AVEC CHRIST

Alain NADAL

Rm 6,1-11   Crucifié avec le Christ

     Qu’est-ce qui est au cœur de la foi chrétienne ? C’est que chaque homme comprenne que le sacrifice de Jésus, son sang qui a coulé à la croix, a effacé le péché qui le séparait de Dieu, et donc, qu’il est sauvé.

   Si, lorsqu’on vous pose la question : « As-tu la certitude de ton salut ? »,  vous répondez : « J’espère ! » (ce qui est beaucoup plus fréquent qu’on le pense), je vous invite à considérer chaque mot de Rm 3,23-25 qui parle de ce fondement de la foi chrétienne : « Car il n’y pas de distinction : tous (les hommes) ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ-Jésus. C’est lui que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice ».

   Il est important que cela soit bien clair dans notre pensée : Nous ne sommes pas pardonnés parce que nous allons au culte ou à la messe, même tous les dimanches, ou parce que nous faisons de bonnes œuvres, lisons la Bible et prions fidèlement, donnons la dîme à l’église, de l’argent aux pauvres… et que sais-je encore. Non ! Nous sommes  pardonnés gratuitement parce que Jésus a expié, à notre place, les conséquences de notre péché. Nous n’avons rien à faire pour obtenir le pardon. C’est Jésus qui a tout fait pour que nous soyons sauvés, sans rien nous demander en échange. Nous n’avons rien à faire, sauf une seule chose : croire que ce que Paul a écrit, dans les deux versets que je vous ai lus, est la vérité. Avoir la foi en ces paroles, c’est s’approprier ce qu’elles disent, ce qu’elles promettent, et être capable de dire au Seigneur : Je te remercie de tout mon cœur de ce que le sang de ton Fils, Jésus, a effacé mon péché. 

   Si vous avez des difficultés à vous approprier cette promesse, demandez à Dieu qu’il vous en révèle la vérité. En effet, c’est la foi en ce qu’opère le sang de Jésus qui va donner à chaque croyant l’assurance de son salut. Sans cette foi, le doute subsistera toujours, empoisonnera notre vie, nous laissera toujours dans l’inquiétude et l’incertitude quant à notre salut. C’est exactement le contraire de ce que Dieu veut pour chaque homme. 

   Si vous n’avez pas encore l’assurance de votre salut, faites un acte de foi qui consiste à vous approprier la promesse de Rm 3,23, et à en faire votre prière personnelle : « Je crois, Seigneur, que je suis justifié par ta grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ-Jésus. Car c’est toi, Seigneur, qui a destiné Jésus comme moyen d’expiation pour ceux qui ont la foi en son sang ». Faites cette prière d’un cœur sincère. Répétez-la, si nécessaire. Et soyez assuré que Dieu vous accordera cette révélation.

     Je viens de parler du problème de notre salut. Je veux aborder maintenant le problème de notre nature.

    Comme moi, vous avez sans doute fait l’expérience que même si vous avez l’assurance de votre salut, il subsiste en vous des luttes intérieures, des combats entre le bien et le mal, des tentations dont nous savons pertinemment que ce sont des tentations, mais auxquelles nous succombons souvent. Alors, nous ne comprenons pas pourquoi il en est ainsi, puisque nous savons que le sang de Jésus a effacé notre péché. Nous demandons pardon à Dieu, et le supplions sincèrement de nous aider à ne plus retomber dans nos ornières. Et pourtant, nous y retombons parfois.

   Si nous aimons le Seigneur, ces combats perdus nous dépriment, nous culpabilisent. Nous avons honte de demander au Seigneur de nous pardonner des fautes qui reviennent souvent. L’ennemi de notre âme ne manque jamais une occasion de nous faire remarquer que nous retombons dans les mêmes travers, malgré notre désir sincère de ne pas succomber aux tentations qui se présentent à nous. Et nous nous demandons ce qu’il faudrait faire pour sortir de cette situation, pour sortir de cet esclavage du péché.

    Frères et sœurs, soyez assurés que ce n’est pas le plan de Dieu que ses enfants succombent aux tentations. Il y a effectivement une chose à comprendre et à faire ! C’est ce que je vais aborder maintenant.

     Il y a d’abord une chose essentielle à comprendre et à admettre. C’est ce qu’écrit Paul en Rm 5,19 : « Par la désobéissance d’une seul (Adam), tous les hommes ont été rendus pécheurs ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire ceci : Nous ne sommes pas devenus pécheurs à cause de ce que nous avons fait, mais à cause de ce que Adam a fait, c’est-à-dire à cause de sa désobéissance. Je suis pécheur parce que, comme tous les hommes, je suis né en Adam. Le péché qui est en moi n’est donc pas une question de conduite ; c’est une question d’hérédité : Je ne suis pas un pécheur parce que je pèche, mais je pèche parce que je descends d’une souche mauvaise. C’est ma nature profonde qui est pécheresse, et je pèche parce que, aussi longtemps que je reste en Adam, je ne peux être rien d’autre qu’un pécheur. 

     Il existe des pécheurs qui ont un sens moral, et il y a des pécheurs qui sont corrompus. Mais tous sont également pécheurs, car ils ont tous hérités de la nature d’Adam.

   Au début de notre vie chrétienne, nous sommes plus préoccupés par nos actes que par notre nature. Ce qui nous attriste, ce sont nos fautes. Nous nous imaginons que, si seulement nous pouvions réparer certaines fautes, nous serions de bons chrétiens, et nous nous efforçons de changer notre manière d’agir. Mais nous voyons bien que nous n’y arrivons pas. Nous essayons d’être humble, mais il y a quelque chose dans notre nature même qui refuse d’être humble. Nous essayons d’aimer, mais nous sentons si peu d’amour en nous. Plus nous essayons de corriger notre attitude extérieure, plus nous réalisons combien sont profondes en nous les racines du mal.

   Ne soyons pas surpris. C’est exactement le diagnostic que fait Paul dans Rm 5,19 : « Par la désobéissance d’un seul (Adam), tous les hommes ont été rendus pécheurs ».

     La seule question que nous devons nous poser est celle-ci : Comment allons-nous pouvoir sortir de cette hérédité pécheresse ? 

     Eh bien, Paul nous donne un début de réponse dans le verset qui précède, le v 18 : « Comme par une seule faute (celle d’Adam) la condamnation s’étend à tous les hommes, de même par un seul acte de justice (le sacrifice de Jésus), la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes

      Et Paul complète la réponse en Rm 3,3 : Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? 

  Concrètement, cela signifie que puisque nous sommes entrés dans la lignée d’Adam par la naissance, nous ne pouvons en sortir que par la mort. Pour mettre fin à notre nature de péché, il faut mettre fin à cette vie reçue d’Adam. L’esclavage du péché est venu par la naissance ; la délivrance du péché vient par la mort. Mais pas n’importe quelle mort : la mort de Christ sur la croix à laquelle Dieu nous associe étroitement lorsque nous avons accepté Jésus comme Sauveur et Seigneur. 

     Comprenons bien que la croix ne concerne pas seulement celle de Christ. C’est une croix qui nous concerne tous, vous et moi. Dieu nous a mis en son Fils, et nous avons été crucifiés avec Lui. Dans le dernier Adam, c’est-à-dire Jésus, il a effacé tout ce qui était du premier Adam.

     Si nous relativisons cette vérité, si nous n’y voyons qu’une métaphore, une simple image, si nous refusons de voir notre propre mort dans la mort de Christ, nous resterons en Adam et ne vivrons pas pleinement en Christ. 

   Quelles sont les conséquences de cela ? Nous continuerons à faire l’expérience que tous les efforts que nous pouvons faire pour nous débarrasser de notre vie de péché ne servent à rien.

    Mais, Dieu a pourvu à tout. Par notre mort en Jésus-Christ, nous ne sommes plus « en Adam », mais « en Christ ». Et cette « entrée » en Christ ne découle pas d’une volonté ou d’une stratégie de notre part. C’est Dieu lui-même qui l’a accomplie. 

Que signifie concrètement être « en Christ » ? 

   Cela signifie que désormais nous pouvons vivre de la vie de Christ, et donc que le pouvoir du péché a été anéanti en nous. Écoutons ce que dit Paul. Je relis le verset 3 puis les suivants : Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que comme Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection ; nous savons que notre vielle nature a été crucifiée avec lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché… Et Paul ajoute plus loin : Ainsi vous-mêmes, considérez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Christ-Jésus (Rm 6,4-6 et 11).

     J’ai souvent entendu des chrétiens sincères regretter de commettre des actes qui déplaisent au Seigneur. Ils sont sincèrement tristes de cette situation qu’ils déplorent, et ils veulent, tout aussi sincèrement, faire des efforts pour « s’améliorer ».

     Prêtez attention à ce que je vais dire maintenant : Une vieille nature en Adam, même améliorée, restera toujours une VIEILLE nature ! Mais Dieu a tout accompli, en Jésus-Christ, pour nous donner quoi ? Une NOUVELLE nature.

     Frères et sœurs, comment ces mots résonnent-ils en vous ? Vous êtes-vous approprié cette promesse ? Ou bien continuez-vous à demander à Dieu en vous lamentant : Seigneur délivre-moi de ma vieille nature

    À ceux qui adressent encore cette prière au Seigneur, Dieu dit aujourd’hui : C’est fait ! Ne me le demande plus ! C’est déjà fait ! Mais jusqu’à présent, tu ne l’as pas cru ! Et pourtant, c’est écrit noir sur blanc dans ce passage que tu as certainement dû lire souvent ! Approprie-toi cette promesse et tu verras les changements que je vais opérer en toi !

   S’approprier cette promesse, c’est rendre gloire à Dieu et lui dire : « Merci, Seigneur ! Je te loue de ce que ma vieille nature a été crucifiée avec Jésus, ton Fils, afin que mon corps de péché soit réduit à l’impuissance et que je ne sois plus esclave du péché. » 

     Frères et sœurs, comprenez-vous que cela change tout de douter de cette promesse ou d’avoir la foi en cette promesse ? Comme cela change tout aussi de douter ou de croire que le sang de Jésus nous purifie de tout péché et nous donne le salut.

   Douter de cela, c’est accorder du crédit à Satan qui fera tout pour nous faire croire de façon convaincante, par l’évidence de notre comportement journalier, que notre vieille nature n’est pas morte du tout, mais bien vivante ! Douter, c’est accorder plus d’importance aux mensonges de Satan qu’aux promesses de Dieu.

   Croire aux promesses de Dieu, c’est extirper de nous toute la puissance mortifère du mensonge, et libérer en nous toute la puissance de la vie de Jésus. 

   Douter, c’est rester esclave du mensonge. Croire, c’est vivre pleinement la Vérité en Jésus-Christ, la Vérité qu’est Jésus-Christ.

   À ceux qui doutent encore qu’ils ne sont pas morts en Christ, qui  ne croient pas que leur vieille nature a été crucifiée avec Christ, je veux dire ceci : Dieu vous appelle aujourd’hui à passer de l’incrédulité à la foi.

     Je voudrais vous aider à franchir le pas, en priant simplement avec vous. Que ceux qui le désirent répètent après moi, à voix basse ou intérieurement, la prière qui suit :

     Seigneur, jusqu’à maintenant, je n’ai pas accordé beaucoup d’importance à cette promesse, et j’ai beaucoup de mal à y croire.

    Mais tu m’as fait comprendre aujourd’hui que c’est une promesse essentielle pour que la puissance du péché soit brisée en moi. 

     Que ton Esprit m’accorde, maintenant, la révélation que cette promesse est vraie.

   Alors, je proclame devant toi, Seigneur, que je sais et que je crois que ma vieille nature a été crucifiée avec Jésus, 

    afin que mon corps de péché soit réduit à l’impuissance,

    et que je ne sois plus esclave du péché. 

   Merci, Seigneur, d’avoir été associé à la mort de Jésus pour que je puisse vivre en lui et par lui. 

 Amen.

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