Pour le message de ce matin, je me suis largement inspiré du livre de George Sawyer , La prière de Daniel pour les parents, Éditions Vida.
Ce que vous allez entendre est la suite du message du mois dernier. Je vous avais parlé de l’importance de la prière en faveur de la génération montante, en prenant comme exemple l’histoire de Daniel et des ses compagnons de captivité à Babylone. La sagesse dont ces 4 jeunes gens ont fait preuve, grâce à la confiance qu’ils plaçaient en Dieu, a profondément changé la vision de Neboucadnetsar et de Darius, et avec eux, le climat moral d’un pays idolâtre.
Quel chrétien n’aurait pas envie que ses enfants et petits-enfants deviennent des Daniel pour notre pays, afin que nos autorités politiques confessent Dieu, comme l’ont fait Neboucadnetsar et Darius, et agissent en conséquence, en votant des lois justes qui ne s’opposent pas à la volonté de Dieu.
Tous les chrétiens dignes de ce nom voudraient voir cela arriver. Mais devant l’immensité du problème, beaucoup baissent les bras, car ils n’ont pas assez conscience de la puissance de la prière pour abattre les forteresses, c’est-à-dire tout ce qui s’oppose à la connaissance de Dieu, à son dessein et à la Vérité.
Comment prier pour que nos enfants et petits-enfants deviennent des Daniels ? C’est ce que je me propose de voir avec vous, ce matin.
Dans l’évangile de Luc, un disciple demande à Jésus « Seigneur, enseigne-nous à prier » (Lc 11,1)
Pourquoi cette demande ? Parce que les disciples ont compris qu’il y avait un lien étroit entre la vie de prière de Jésus, et la puissance et l’autorité qu’il manifestait dans sa vie et son ministère.
Comment Jésus répond-t-il à leur demande ? Il leur donne une sorte de canevas de prière, que nous appelons « Le notre Père ».
Dans cette prière, certaines demandes que Jésus recommande d’adresser au Père sont importantes pour la vie terrestre des croyants : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien, pardonne-nous nos offenses, ne nous laisse pas succomber à la tentation… » Mais il y a aussi deux demandes, que Jésus a placé au début, qui concernent le règne de Dieu et sa volonté : « Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6,10).
Gardons bien en mémoire que c’est Jésus lui-même qui demande aux croyants de prier ainsi. Il nous montre donc que c’est par la prière que les croyants peuvent amener la volonté de Dieu à s’accomplir sur la terre. Il est important de bien comprendre cette vérité. Si nous voulons véritablement apprendre à prier, c’est là que tout commence.
Prier comme Christ nous l’enseigne, ce n’est pas supplier quelqu’un de bien vouloir intervenir pour régler un problème. Dieu veut nous enseigner une façon de prier qui rend son royaume, sa volonté agissant maintenant dans notre vie. Il veut que nos prières deviennent les portes qui ouvrent ce monde à sa miséricorde, à sa grâce, à son amour et à son ordre divin. Sa volonté, c’est que chacun des membres de notre famille devienne un disciple engagé de Christ, qu’il mène une vie de justice et d’amour, une vie qui ait un sens, au service de Dieu et des hommes. Il veut que chacun accomplisse pleinement chaque aspect de sa destinée. Je répète cette phrase tellement importante : Il veut que chacun accomplisse pleinement chaque aspect de sa destinée. Nos prières ne doivent pas se contenter de moins.
Je viens d’employer le mot « destinée ». Avons-nous conscience de ce que Dieu entend dans ce mot ? Lorsque vous êtes venus au monde, lorsque vos enfants et vos petits-enfants sont venus au monde, votre destinée et la leur n’a pas été confiée au hasard ! Une sorte de pile ou face qui va déterminer ce que va être votre vie ou la leur ! Pile : mon enfant va être disciple de Christ et il sera sauvé. Face : mon enfant va refuser de connaître Christ comme son Sauveur, et il ne sera pas sauvé ! NON !
C’est le Malin qui essaie de nous persuader que c’est ça, la destinée : une sorte de fatalité contre laquelle on ne peut rien. Et pour donner encore plus de force à son mensonge, il voudrait nous persuader de considérer l’état moral lamentable de notre monde, comme un état normal auquel on ne peut pas échapper !
Il est temps de rejeter cette pensée si elle infecte notre âme. Prendre son parti, même dans les larmes, que certains de nos enfants ou petits-enfants ne confesseront jamais Jésus comme Sauveur et Seigneur, c’est accorder du crédit aux mensonges de Satan. Et c’est nier la volonté de Dieu et la puissance de la prière.
Examinons ce que dit la Bible à propos de la destinée de chaque être ? Je prendrai deux passages. 1) Jer 1,4-5 : « La parole de l’Éternel me fut adressée en ces mots : Avant que je ne te forme dans le ventre de ta mère, je te connaissais. Et avant que tu ne sortes de son sein, je t’avais consacré, je t’avais établi prophète pour les nations ». Il n’y a aucun hasard, dans cette déclaration de Dieu ! Il y a une vie que Dieu veut conduire à sa destinée, une destinée dans la communion avec Lui.
2) Ps 139, 13 ; 15-16 : « C’est toi qui a formé mes reins, qui m’a tenu caché dans le sein de ma mère… Mon corps n’était pas caché devant toi, lorsque j’ai été fait en secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui étaient fixés, avant qu’aucun deux existe ».
Ces paroles du psalmiste, inspirées par le Saint-Esprit, nous donnent la preuve que tout est entre les mains de Dieu, notre vie, comme celle de nos enfants et petits-enfants.
Repoussons toutes les pensées de découragement que le Malin essaie d’installer dans notre esprit comme quelque chose d’inéluctable ? : Depuis combien d’années pries-tu pour tes enfants ? 10 ans ? 20 ans ? Et tu as vu quelque chose changer dans leur vie ?
Gardons nos regards tournés vers Dieu, qui veut le meilleur pour nos enfants et petits-enfants ; sachant que le meilleur pour eux, c’est qu’ils aient une relation personnelle avec Christ et soient ses témoins. Sachant aussi que Jésus a offert sa vie en sacrifice pour eux, comme pour nous.
Frères et sœurs, ne nous décourageons pas, même si cela fait 20 ou 30 ans que nous prions, sans voir aucun changement dans leur attitude !
De plus, considérons ceci : Dieu n’a jamais promis que nos enfants et petits-enfants deviendraient automatiquement chrétiens parce que nous le sommes nous-mêmes.
Dans le message du mois dernier, je rappelais que Satan livre, depuis toujours, une guerre spirituelle contre Dieu et fait feu de tout bois, pour que Dieu et la vie spirituelle soient le cadet des soucis de cette génération et de toutes les générations qui nous ont précédé. L’apôtre Paul avait bien compris cela il y a déjà 20 siècles ; et il nous exhortait à combattre : « Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre toutes les manœuvres du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang (c’est-à-dire contre les hommes), mais contre les principautés, contre les pouvoirs, contre les dominateurs des ténèbres d’ici-bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu afin de pouvoir résister dans les mauvais jours et tenir ferme après avoir tout surmonté » (Eph 6,11-13).
Parmi les armes dont parle Paul, il y a la prière. Mais quelle prière ? Une prière de louange et d’adoration est différente d’une prière d’intercession, elle même différente d’une prière de repentance, elle même différente d’une prière de délivrance.
Lorsqu’il s’agit de briser les forteresses qui empêchent nos enfants et petits-enfants de se donner à Christ, nous devons nous saisir de l’autorité que Jésus nous a accordée quand nous lui appartenons. Jésus a dit : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre ». Et il a ajouté : « Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples… » Mt 28,18.
« Allez » ! Cela veut dire : Allez avec MON autorité !
Frères et sœurs, chacun de nous est le représentant que Dieu a choisi pour exercer SON autorité dans le cadre de notre vie. Chaque chrétien doit prendre conscience de l’autorité qu’il a reçu de Jésus, dès lors qu’il est en communion avec Lui et soumis à Lui. Si nous sommes nés de nouveau, Jésus-Christ, qui a été vainqueur de Satan à la croix, et qui est ressuscité, nous a délégué SON autorité. La victoire totale de Jésus sur la croix a démasqué l’ambition qu’avait Satan de s’octroyer une autorité sur les hommes, après la chute d’Adam.
Certes, Satan a encore de la puissance et du pouvoir pour faire le mal et entraîner des hommes à le faire. Mais il n’a jamais eu l’autorité sur les hommes et la création. Dans ce monde, l’autorité n’appartient qu’à Dieu seul. Ne confondons jamais pouvoir ou puissance et autorité. Ce sont deux notions complètement différentes : Un agent de police n’a pas la puissance pour arrêter le camion de 30 tonnes de Patrick ! Mais il suffit à cet homme de lever la main pour que Patrick arrête immédiatement son camion. Pourquoi ? Parce que cet agent de police est le représentant de la police nationale. Il a l’autorité de la police nationale. Lorsque 1 Jn 5,19 dit que « le monde entier est au pouvoir du Malin », il ne parle pas d’autorité, mais de pouvoir.
La bonne nouvelle, c’est que nous avons l’autorité de Jésus pour nous opposer au pouvoir de Satan. Et cette autorité, nous l’exerçons dans la prière.
Il est primordial de comprendre cette notion d’autorité déléguée. Prenons l’exemple de Moïse. Lorsque Dieu lui a donné la mission de délivrer le peuple d’Israël, au buisson ardent, Moïse avait peur de retourner en Égypte et de faire face au pharaon. Il doutait de ses qualités de leader et invoquait des difficultés à s’exprimer. Mais il a fini par apprendre ce que vous et moi devons découvrir concernant l’autorité déléguée de Dieu : Notre autorité ne vient pas de qui nous sommes ou de ce que nous avons ou n’avons pas fait. Elle vient de la victoire de Jésus sur la croix et de notre soumission sans réserve à lui. Nous ne prions pas par nos propres forces ou capacités. C’est lorsque nous prions avec l’autorité qui est la nôtre en Christ, que nous libérons la puissance de Dieu.
Mais « avoir l’autorité » et « exercer l’autorité » sont deux choses différentes. Comme Moïse, nous devons apprendre comment cette autorité donnée par Dieu opère dans nos vies.
Lorsqu’après avoir été libérés, les Israélites se trouvèrent pris en étau entre les troupes du pharaon et la Mer Rouge, ils furent terrorisés et s’en prirent à Moïse, oubliant les démonstrations de puissance qui avaient accompagné leur libération. Moïse rassure le peuple : « Soyez sans crainte, restez en place, et voyez comment l’Éternel va vous sauver aujourd’hui » (Ex 14,13). Cette parole rassurante nous montre que Moïse sait que Dieu lui a donné l’autorité. Pourtant, il a encore des doutes.
Alors Dieu intervient. Le texte dit : « L’Éternel dit à Moïse : Pourquoi cries-tu vers moi ? Parle aux israélites et qu’ils se mettent en marche. Toi, lève ton bâton, étends la main sur la mer et fends-la ». (Le bâton de Moïse avec lequel il accomplissait tous les prodiges que Dieu lui demandait de faire, c’est l’image de l’autorité déléguée du chrétien dans la prière). C’est comme si Dieu lui disait : Moïse, je t’ai donné l’autorité ; maintenant, exerce-la !
Comment cela se traduit-il dans notre vie ? Prier avec autorité, ce n’est pas supplier Dieu : « Seigneur, je t’en prie, fais que mon enfant se convertisse ! » Prier avec autorité, c’est déclarer et décréter ce que Dieu a d’ores et déjà établi dans son plan.
Dieu a une volonté. Cette volonté s’est manifestée dans son plan de salut pour les hommes ; et ce plan passe par Jésus-Christ qui a donné sa vie pour réconcilier les hommes avec Dieu.
Prier avec l’autorité de Jésus, c’est entrer de plain pied, et avec foi, dans le plan de Dieu qui veut que nos enfants aient une relation personnelle avec Lui, soient sauvés, et soient des témoins.
Lorsque nous prions pour nos enfants et petits-enfants, notre prière doit proclamer que nous croyons dans la volonté de Dieu pour eux, et affirmer qu’elle se fera. Pourquoi ? Parce que Dieu l’a décrété ainsi.
La force d’un décret ne dépend pas de celui qui le proclame, mais toujours et uniquement de son auteur. La question n’est pas de savoir ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire. Notre rôle consiste simplement à prier, en étant soumis à Dieu. Lorsque nous prions pour nos enfants, avec l’autorité que nous avons en Christ, et dans la soumission à Dieu, la victoire est assurée.
N’oublions jamais les promesses qui nous sont faites en Colossiens 2,15 : « Jésus a dépouillé les principautés et les pouvoirs, et les a publiquement livrés en spectacle, en triomphant d’eux par le croix. » Mais aussi en Luc 10,19 : « Je vous ai donné l’autorité pour marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi, et rien ne pourra vous nuire ».
Voilà l’assurance qui doit nous habiter lorsque nous prions pour nos enfants et petits-enfants. Nous exerçons simplement l’autorité qui nous a été donnée par Christ, et rien n’est plus puissant que lui.